Hommage à Marie Uguay, poétesse
québécoise
« Je n'ai qu'une seule sauvagerie, celle de l'aube dorée
fulgurante et musicale qui ne reste qu'une seule heure à inonder un seul
paysage, et chaque désir me donne l'illusion d'être aux premiers temps
de la création, d'être avant la rigidité de la vieillesse. » Journal de Marie Uguay,
« Le désir amoureux m'a toujours servi et sert encore à incarner ce désir plus vaste qui porte l'œuvre. Désir indéfinissable, source de l'œuvre et que l'œuvre ne réalise jamais, mais par lequel (désir) elle s'accomplit. » Ibidem. |
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Marie Uguay est née à Montréal en 1955. Elle a publié trois recueils de poèmes, Signe et rumeur (1976), L’Outre-vie (1979) et Autoportraits (1982). Elle a été emportée par un cancer en 1981 à l’âge de vingt-six ans. |
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Extraits de ses recueils de poésie :
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Signe et rumeur |
J'ai fait cette
démarche apaisante
de te dessiner à chaque souvenir qui me revient comme un matin fragmentaire comme une avance vers la mémoire entière de ton visage *******
Tout s'étale dans le blanc et s'intensifie nous songeons longtemps dans les beautés délimitées de nos attachements - obstination - l'hiver nous retire vers la mémoire ******* Nos gestes s'entrouvrent avec le déploiement des matins avec l'attente émerveillée des racines et des eaux souterraines et s'écoulent comme des rivières. *******
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__________________________ | Vidéo de Marie Ugay : _____________________________https://mail.google.com/mail/u/2/?tab=wm&ogbl#label/A+suivre/FMfcgxwHNWChHNzDHpcwWzsPcptRmgCP?projector=1___ ___________________________ |
L'Outre vie |
Catharsis
envol des écumes la première caresse goûte toujours la neige. Le jour se dévide avec un crissement interne de soie Parcelles tambourinantes d'octobre à mes prunelles lumière souffrante et faste où son corps se découvre Je suis à l'extrême frisson de le toucher. ******* Je vous désire de nulle part d'aucun mot décisif mais d'une supplication invisible où convergent tous les sentiments exaltés. ******* Dans les battures anticipées où tu te lies à moi je te songe Parfois je suis le graveur ivre de ton corps parfois le scribe de tes désirs. ******* |
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Poèmes
en marge
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La nuit je circule
dans les vasques de ton plaisir
tu ignores si l'éclairage alourdit tes rêves si ce souffle court et frais est une autre façon d'embrasser et d'oublier je circule ici contre d'autres vies menées en grappe le ciel se ride au dedans comme au dehors et dure la rivière inouïe
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