Tiers Serti

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Poésies

Éditions Lacour, 1994.

ISBN : 2-86971-978-1

Recueil de poésies d'amour et de sensualité, voire d'érotisme. Illustrations du peintre Vosgien Gérard Petitdidier. Les textes couvrent les années 1971 à 1991.

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Extraits

 

 

 

Jambes opales

 

Vision furtive d'un regard nacré,

Robe dont l'ébène fit jaillir

L'opalescence de longues jambes observées

En un instant plein de désir.

 

Voilà ce qui reste gravé

Dans ma mémoire à tiroirs pour sentir

Ces choses de la vie arquées

Sur la ligne de l'éphémère avenir.

 

Et c'est ainsi que j'ose regarder

Autour de moi, face aux pires

Choses qui s'égrainent sur l'écran de T.V.

C'est mon seul devenir.

 

 

Le cercle des amis disparus

 

C'est par téléphone que tu es venue me dire

Qu'elle s'en est allée pour ne plus revenir.

Et moi, je suis resté muet au bout du fil

Comme pour sceller ce silence difficile.

 

Avec elle s'est ouvert le cercle des amis disparus.

La réalité de nos vies éphémères m'est apparue.

Ce jour-là, j'ai dit bonjour Tristesse.

Ce soir, je ne peux oublier la détresse.

 

Détresse de ces enfants qui ont perdu leur mère,

Détresse de cet homme bien amer

Pour avoir tué sa femme,

Destin infâme.

Avant-hier, l'intolérance à Carpentras, jusqu'à empaler

L'Autre, déjà mort et exilé.

Hier, cette même intolérance par passion.

De quoi sera fait demain, dérision ?

 

 

Caresses, caresses

Que se cache derrière les sertissures De tes vêtements d'ébène ? Sinon la pâleur de ta peau, l'attitude Cambrée de ton corps à peine Sorti de l'adolescence.

J'aime parcourir cette peau aux effluves Proches des lactescences, Caresser les lignes courbes, les enflures Et les protubérances que tu dresses Comme une table pour un festin. Et toi, de ta langue veloutée de délicatesse Tu enlaces ma hampe vermeille de câlins, Arc-boutée de toute ta minceur élancée.

 

 

 

 

Coca - Fraise

Ta bouche gourmande rode, ose

Effleurer, puis m'envelopper en vagues chaudes et roses

Ma chair levée en colonne.

Tes lèvres langoureuses puis suceuses étonnent

 

Ma verge de leurs douceurs fugaces.

Elles font monter l'écume vivace

Lorsque mon sexe, dans ta bouche, fond

Tel un sucre d'orge. Et c'est bon.

 

Je réponds alors à ses assauts de tendresse, ces délices

En allant boire au creux de ton calice

Les mille et un parfums humides

De ton ventre avide. Il appelle de nouvelles caresses

 

Pour une envie frénétique d'ivresse.

Rien que pour tes yeux félins, Anna,

Belle et sensible, je t'avouerai cela :

Je te désire encore

 

Et encore,

Me perdre dans tes sables émouvants.

 

Petite musique d'un corps

 

Tel l'aubier, sa peau est tendre et satinée.

Comme le cinname, elle dégage de doux parfums. Rencontrée dans les bois, elle est

La dryade au bout d'un chemin.

A son approche, l'on sent le friselis

De ses narines, de ses lèvres dont la tiédeur

Annonce quelque désir aleph, exquis

Et témoin de son ardeur.

Telles des rives opalescentes,

Ses orteils émergent d'un tulle - illusion.

De tels points d'inflexion

Donne envie d'alentir sa vue ardente.

En remontant le long de ce corps décrypté,

Attentif à chaque vallon, colline

Et courbure, offerts à toute approche câline,

On entend comme des cavatines chantées.