Préface
par
Bernard HUGO, ancien Sénateur (France)
Président
de l’IDRP
Qu’en
est-il de la sécurité humaine aujourd’hui ?
Depuis
la fin du « court XXème siècle », pour reprendre
l’analyse de l’historien britannique Eric Hobsbawm, le monde a
indéniablement changé. Pour autant est-il devenu plus sûr ? Rien
n’est moins certain au regard des conflits meurtriers dans nombre
de régions de la planète. Avec la chute du mur de Berlin et la fin
de la guerre froide certains experts tablaient sur un ordre nouveau,
marquant une certaine « fin de l’histoire des périodes antérieures. ».Une
hypothèse semble-t-il hautement optimiste quand on voit le
terrorisme prétexté pour provoquer une guerre, la reprise de la
course aux armements et la prolifération des armes nucléaires
multiplier les risques de conflits, la mondialisation libérale
accentuer la misère de milliards d’individus et le non-respect
d’engagements internationaux menacer de détruire la planète. Ce
début de siècle troublé également par les extrémismes religieux
préfigurerait-il une ère de chaos ? Le livre de Patrick Simon ne
sombre, ni dans la béatitude, ni dans le catastrophisme. Il analyse
le monde tel qu’il est avec ses dangers, ses contraintes, mais
aussi ses diverses évolutions possibles.
Directeur
adjoint de l’IDRP (Institut de documentation et de recherche sur
la paix) dont il gère avec efficacité le
site Internet, militant pacifiste actif au sein de la direction
nationale du Mouvement de la Paix, Patrick Simon fut aussi dans les
années 90 maire– adjoint d’une commune jurassienne qui avait
alors accueilli des réfugiés Bosniaques. Ainsi confronté à la
misère humaine, il va développer, en partenariat avec des
pacifistes et des humanistes, des actions de soutien aux populations
meurtries par les guerres. Il cible tout d’abord l’Europe du
sud–est : les Balkans, région qu’il connaît bien pour
s’y être rendu depuis la guerre du Golfe à de nombreuses
reprises.
Alliant
expérience de terrain et réflexion théorique, il porte désormais
un regard global sur les problèmes majeurs intéressant les différents
continents. C’est dire qu’il ne se contente pas d’une simple
analyse clinique des situations. La réflexion de Patrick Simon
porte sur le caractère illusoire et dangereux d’une sécurité
qui reposerait sur des critères purement militaires. Cette
conception doit impérativement laisser place à une conception plus
large qu’englobent la sécurité humaine et la culture de paix.
Promouvoir ces nouvelles orientations crée des responsabilités à
tous les échelons : depuis les instances internationales
jusqu’aux États, mais aussi des ONG jusqu’aux citoyens eux mêmes
car le poids de l’opinion publique joue aujourd’hui un rôle de
plus en plus important pour ne pas dire déterminant.
Remplacer
la culture de guerre qui a tant marqué le siècle dernier par la
culture de la paix et de la non violence est une vaste et
primordiale entreprise qui nécessite le concours de tous. Fondé
sur une analyse rigoureuse, ce livre est un appel à l’action, son
intérêt n’en est que d’autant plus évident.
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